Français à l’étranger (F.A.E): Quel est votre parcours ?
Thierry Dézenclos (T.D): Docteur en génie chimique, je suis l’actuel directeur général de Veolia [leader mondial de la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, ndlr] au Qatar, j’ai passé mes quinze dernières années en expatriation, et je suis arrivé à Doha en janvier 2016. Je suis également président du comité Qatar des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), et membre du comité de direction de la Chambre de commerce et d’industrie France Qatar (CCIFQ) en tant que vice-secrétaire.
F.A.E: Comment l’idée de créer une Maison de la France est-elle née et pourquoi ?
T.D: Elle est née en 2016 et répondait au besoin de fournir un outil structuré au service des sociétés et des personnes souhaitant s’implanter ou développer leurs échanges avec le Qatar. De plus, c’était une opportunité unique de regrouper en son sein tous les acteurs des communautés française et francophone déjà présentes au Qatar. L’implication de l’ambassade de France, dès le début du projet, a été un atout fondamental pour sa réussite et pour la constitution de cette « équipe de France » regroupée sous un même toit au Qatar. La Maison de la France, qui a officiellement été créée en février 2017 et enregistrée en qualité de Business Council au Qatar Financial Center [quartier financier de Doha]. Elle a donc permis d’une part de rapprocher les entités orientées business, comme les CCEF et la CCIFQ, et d’autre part de donner une plus grande légitimité aux associations déjà existantes, et donc leur permettre de se développer.
F.A.E: Comment êtes-vous organisés et quelles sont les entités abritées par la Maison de la France ?
T.D: Elle regroupe en premier lieu les Conseillers du commerce extérieur à Doha, la Chambre de commerce et d’industrie France Qatar, mais aussi des associations aidant les expatriés à s’intégrer, comme Doha Accueil, l’Union des Français de l’étranger (UFE), des associations à vocation culturelle comme le club de théâtre Scène des Sables, l’association de professeurs de français, les Alumni (regroupant les Qataris qui ont étudié en France ou en langue française), des associations sportives comme le club de rugby Blue Falcon, le club de football Oryx FC, le club de judo AFJQ ou le club de natation Les Piranhas.
F.A.E: Comment s’organise la Maison de la France ?
T.D: Elle comprend d’une part un conseil d’administration et d’autre part un comité exécutif. Ce dernier est chargé de la gestion effective de cette institution et regroupe les représentants des associations, ainsi que des collaborateurs de l’ambassade. Les associations restent très libres de leur activité, avec toutefois un contrôle accru de leurs flux financiers.
F.A.E: Quelles sont les missions de la Maison de la France ?
T.D: Elle a pour mission de promouvoir le développement commercial des sociétés françaises au Qatar et de faciliter l’installation des expatriés français. Elle est aussi, et peut-être même avant tout, au service des communautés française et francophone établies au Qatar ou souhaitant s’implanter. La Maison de la France permet aux associations d’avoir un cadre légal au Qatar, d’avoir accès à un compte bancaire pour leur gestion, de pouvoir passer des contrats et d’embaucher du personnel.
F.A.E: Quelles sont ses ambitions ?
T.D: Nous souhaitons que la Maison de la France devienne un guichet unique efficace, un portail d’entrée au Qatar, pour les entreprises et les personnes physiques françaises mais aussi francophones qui souhaitent s’établir au Qatar. Elles pourront ainsi s’informer et trouver des réponses à leurs questions. Nous organiserons également des événements pour animer cette communauté, comme la journée des associations qui a lieu en septembre, et qui permet sur une demi-journée à tous les nouveaux arrivants de rencontrer en un même lieu l’ensemble des associations. Nous essayons aussi de coordonner les principaux événements entre les associations. Un de mes souhaits serait que l’expérience de cette Maison de la France puisse être déployée dans d’autres pays du monde, où il est difficile aux associations d’exister officiellement, et ce dans le but d’améliorer le service aux communautés françaises, qu’elles soient d’affaires ou pas !