Elle s’appelait au départ Le cercle francophone du Qatar et était gérée de façon moins structurée, bien qu’ayant le même but : l’intégration des francophones à Doha. L’association Doha Accueil a été officiellement créée en 2012, lors de son intégration au réseau FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones d’expatriés). Jusqu’au début de la pandémie, Doha Accueil comptait plus de 300 membres pour 4 500 Français résidant au Qatar. « Aujourd’hui, six mois après la fin des restrictions liées au Covid-19, nous atteignons les 230 adhérents, annonce fièrement Delphine Douay, nouvelle présidente de Doha Accueil depuis début juin. Nous espérons conserver ces membres pour l’année à venir et enregistrer de nouvelles adhésions avec les familles qui arriveront pour la rentrée prochaine. » Le but principal de l’association, comme son nom l’indique, est d’accueillir au Qatar les nouveaux arrivants, de les aiguiller et de les aider dans leur intégration à tous les niveaux (social, informations diverses, accompagnement dans la recherche d’emploi, activités sportives et culturelles…). Doha Accueil aide également les familles en amont de leur arrivée au Qatar. « Et pendant toute la durée de leur expatriation nous sommes présents pour leur faire découvrir le pays, proposer des activités variées : sportives, culturelles, animations… », ajoute la présidente.
Moments partagés
Avec l’avènement ces dernières années des nomades numériques et du télétravail, on ne parle plus désormais d’expatriation mais plutôt de mobilité internationale. Ce phénomène s’appuie sur les outils digitaux, pour des jeunes qui ne tiennent plus en place. Résultat : les principaux « concurrents » aujourd’hui de ces accueils français à l’étranger sont les réseaux sociaux. « Avant tout départ, il est désormais tellement facile de se rendre sur Internet et d’y trouver toutes les informations sur le pays qui va nous accueillir, qu’on peut se contenter de cela, reconnaît Delphine Douay. Je reste cependant persuadée que la réussite d’une expatriation vient en partie des personnes que l’on rencontre durant cette période de notre vie, et les dîners, soirées, sorties et moments partagés sont indispensables. » Doha Accueil essaie également de négocier des partenariats avec les restaurants et les hôtels afin d’en faire bénéficier ses membres. La Coupe du monde de football approchant, l’association espère également parvenir à organiser des événements autour de cette manifestation au retentissement planétaire.
Opportunité incroyable
L’image de la série TV américaine Desperate Housewives mettant en scène des épouses dont les journées se résument à s’occuper des enfants pendant que leur mari est au travail, colle à la peau des accueils français à l’étranger. « Soyons honnêtes, la plupart des familles qui choisissent l’expatriation le font parce que le travail des époux les appelle souvent à partir, et parce que ces domaines d’activités et ces métiers sont en majorité exercés par des hommes, admet Delphine Douay. Il y a donc un choix à faire : laisser le mari (et bien souvent papa) partir seul ou partir en famille et faire profiter tout le monde de cette opportunité incroyable. » La Française rappelle que Doha Accueil compte parmi ses membres de nombreuses femmes (et épouses !) très qualifiées (médecin, dentiste, avocate, DRH, manager, juriste, enseignante…) mais que ce n’est pas toujours évident pour elles de trouver un emploi au Qatar. En partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie France Qatar, l’association propose d’ailleurs des sessions « Boost’emploi » qui ont pour but, pour les membres qui le souhaitent, de partager et d’échanger sur cette recherche d’emploi. « La CCI nous apporte son expertise dans le domaine en travaillant sur les CV des candidat(e)s, en nous faisant parvenir les offres et en mettant en relation les personnes avec les recruteurs », précise Delphine Douay. Doha Accueil compte renforcer cette collaboration pour l’année 2022/2023.
> Delphine Douay, une présidente active et motivée pour Doha Accueil
Après l’Angola et Singapour, le Qatar est la troisième expatriation de Delphine Douay. Elle a toujours travaillé en France comme juriste contentieux. « Il était important pour moi d’être active dès mon arrivée à Doha dans la mesure où je le pouvais, témoigne la Française. Ne connaissant pas le marché professionnel local, c’est finalement vers Doha Accueil que je me suis tournée et je m’y suis inscrite. L’idée m’est rapidement venue de proposer mon aide au sein de l’association. Cette idée de pouvoir participer à l’intégration des francophones me plaisait énormément. » Doha Accueil est sa première expérience dans le domaine associatif. Elle a ensuite intégré le bureau pour l’année 2021/2022, en charge des partenariats, avant d’être propulsée à la présidence au départ de sa prédécesseure Alice Meunier. « Toutes les personnes qui arrivent à Doha ne sont pas forcément rodées à l’expatriation, observe Delphine Douay, et il est important de pouvoir accompagner les familles, et surtout les conjoint(e)s, qui se retrouvent parfois seul(e)s, confronté(e)s à la barrière de la langue, afin de faciliter leur intégration. Il est essentiel d’évoquer aussi, le moment venu, le retour en France, qui est parfois aussi difficile que le départ. »
> « Nous avons remis l’association sur les rails ! »
À l’issue d’un mandat court et intense, Alice Meunier n’a pas à rougir de son bilan comme présidente de Doha Accueil. La Française tire sa révérence et se félicite de la bonne santé retrouvée de l’association après la longue parenthèse de la pandémie.
« Cette année a été charnière pour Doha Accueil car nous avons vu la reprise des activités “comme avant” [L’arrivée du Covid-19 a provoqué la fermeture quasi complète de tout dans le pays, ndlr.] Ces derniers mois ont été propices à la mise en place de nouvelles activités, de projets et d’idées qui ont vu le jour. On notera principalement la création de l’aide à l’emploi au sein de l’association, avec les sessions Boost’emploi, en lien direct avec la CCI. Cette cohésion a déjà permis à bon nombre de nos membres de trouver un poste grâce à la mise en relation directe entre chercheurs d’emploi et entreprises. Bien sûr, ce partenariat ne fonctionne que par le fait que nos membres sont hautement qualifiés et il est réservé à nos membres directs. Nous nous sommes aussi focalisés sur la mise en place d’activités pour les familles et autour des enfants, ce qui n’a pas été le cas par le passé [Covid oblige…]. Par ce biais, nous avons donc accompagné de nombreuses nouvelles familles qui arrivaient fraîchement au Qatar. L’association a repris son rythme de croisière habituel, avec plus de 230 adhérents [deux fois plus que l’année précédente]. Ce mandat, pour ma part, aura été court mais intense en termes de travail, d’innovation et de mise en place de projets. Avec ma vice-présidente Hélène Van Pevenage, nous avons relevé le défi qui nous a été lancé de remettre l’association sur les rails. Nous sommes donc heureuses de pouvoir compter sur une équipe compétente et engagée pour continuer sur cette lancée et faire encore mieux ! »